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La mélangeuse passe le temps à la moulin La mélangeuse passe le temps à la moulinette

Depuis qu'ils utilisent une mélangeuse, les membres du Gaec Vidal ont divisé par deux le temps consacré à l'alimentation de leurs 205 mères charolaises tout en améliorant les performances.

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«Une mélangeuse n'est pas une poubelle, insiste Régis Vidal. Elle autorise une meilleure valorisation de la ration. Mais la qualité et la conservation des fourrages utilisés sont primordiales.»

«La sécheresse de l'été de 2003 nous a contraints à acheter de la luzerne: 120 tonnes sous forme déshydratée et du foin en bottes compressées de 700 kg, se souvient Régis Vidal, installé sur 228 hectares, à Ytrac, dans le Cantal, avec Albert, son père, et Josette, sa mère. Tout l'hiver, sept jours sur sept, la matinée durant, nous avons manié le seau et la fourche à trois personnes pour alimenter le troupeau. Cela nous a donné le temps de réfléchir au bien-fondé de l'achat d'unemélangeuse! C'est aujourd'hui, avec le chargeur télescopique, le matériel que nous utilisons le plus.»

Fort de 205 vaches charolaises inscrites, le troupeau compte quelque cinq cents têtes avec les génisses, les réformes à l'engraissement, les broutards repoussés et les jeunes mâles vendus pour l'essentiel comme reproducteurs. Une cinquantaine d'entre eux est partie à l'exportation pendant la saison de 2006-2007. Régis Vidal est perfectionniste et ne s'en cache pas. «Mon objectif est de satisfaire mes clients. Et je dois m'en donner les moyens: des vaches qui vêlent facilement et qui élèvent bien leurs veaux, des animaux affichant une bonne croissance avec un équilibre harmonieux entre muscles et squelette. L'alimentation est un des facteurs déterminants.»

Les sécheresses successives ont pénalisé l'autonomie en foin de l'exploitation qui consacre 80 à 90 ha à la première coupe, et de 25à 35 ha à la seconde. Une dizaine d'hectares d'herbe sont ensilés et autant de maïs.Duméteil occupe 10 ha, dont 5 ha pour le pâturage. L'élevage est conduit en bio avec les travaux spécifiques que cela implique sur les cultures et les achats d'aliments, en particulier des concentrés agréés. «La recherche d'une autonomie alimentaire est fondamentale, insiste Régis. Avec la mélangeuse, je valorise mieux les ensilages. J'ai ainsi pu réduire la quantité de foin distribuée. Je me sens un peu moins tributaire des aléas climatiques.»

L'hiver, avant l'achat de la mélangeuse, les vaches prêtes à vêler recevaient presque exclusivement du foin, et 1,5 kg de concentré par jour. Aujourd'hui, la ration complète comprend 69% de foin, 19% d'ensilage d'herbe, 7% de paille, 4,4% d'orge et 0,6% de CMV. Pour le lot de 50 primipares, les proportions sont de 59% de foin, 20% d'ensilage d'herbe, 6% d'ensilage de maïs, 6% de paille, 5% d'orge, 3% de soja et 0,6% de CMV.

Une meilleure ingestion

 

«La ration est appétente. Je suis vigilant au respect de sa fonction "mécanique " dans le rumen: le mélange doit conserver son aspect fibreux, être "piquant" et aéré. C'est la condition sine qua non pour que la rumination se fasse bien. La composition des rations est maîtrisée pour chaque lot puisque tout est pesé au moment du mélange. Nous améliorons l'ingestibilité de chacune des matières premières.» Régis considère aussi que le passage en ration complète a une incidence positive sur l'état du troupeau. Les veaux n'ont plus de diarrhées plâtreuses. «Les mères ont en permanence à leur disposition un aliment de composition constante. Il n'y a pas de variation dans la qualité de leur lait.»

 

Le poids des mâles à 210 jours était de 306 kg en 2006 contre 297 kg en 2004, l'intervalle entre les vêlages de 376 jours contre 395 jours en 2004 et 390 jours en 2005. La croissance des broutards repoussés a, elle aussi, légèrement augmenté de 40 g/j: elle atteint maintenant 1.640 g/j. Leur ration hivernale est composée de 1,8 kg MS d'ensilage d'herbe, 3,7 kg MS d'ensilage de maïs, 0,35 kg de paille, 1,9 kg d'orge et 1,2 kg de soja. «Le fait qu'ils aient leur aliment à disposition en permanence limite la concurrence à l'auge. Les animaux sont moins énervés. Quand je viens l'après-midi pour un vêlage, je ne vois plus toutes les vaches se lever et piétiner. C'est agréable d'avoir des animaux qui ne sont plus stressés. Ça représente aussi une économie non négligeable de paille pour la litière.»

 

 

Confort de travail

Le choix du modèle a été mûrement réfléchi. Le Gaec a opté pour une mélangeuse de 20 m3 avec deux vis verticales. Il souhaitait pouvoir réaliser des mélanges sans compression, obtenir des rations sèches, et régler la finesse de hachage. Le chargement en hauteur n'était pas un problème puisque l'exploitation disposait d'un chargeur télescopique. Régis et Frédéric, son salarié, comptent en moyenne 20 à 25 minutes de brassage pour une mélangeuse pleine et 10 minutes de distribution pour cent vaches. Deux cuves pleines sont nécessaires chaque jour pour les deux cents vaches de l'exploitation, et une tous les deux jours pour les autres stabulations.

«Nous avons gagné un temps considérable. Sans compter l'absence de pénibilité de cette tâche», poursuit Régis. La mélangeuse a coûté 29.000 euros. Son amortissement est prévu sur cinq ans. Le volume distribué durant 150 jours d'hiver est de 650 t dematière sèche. L'été, la mélangeuse sert pour l'alimentation des veaux mâles.

Régis estime avoir aussi réalisé une économie de concentré car le mélange comprend désormais un tiers de foin et deux tiers de concentré durant l'été et moitié-moitié à l'automne. L'arrivée de la mélangeuse a également modifié les achats en CMV. Régis achète désormais les matières premières nécessaires à son mélange plutôt que l'aliment déjà composé bio, ce qui a permis de diviser son prix par deux.

 

Accéder aux cinq stabulations

 

Il est important de pouvoir utiliser la mélangeuse pour l'ensemble du troupeau. Pour l'amortir correctement, il est recommandé de distribuer environ 200 tonnes de matière sèche par an. Régis Vidal s'est donné la possibilité d'utiliser sa mélangeuse dans ses cinq stabulations et d'alimenter les cinq cents animaux de l'exploitation. Certaines portes ont dû être agrandies pour permettre l'accès du matériel. «Je suis aussi très vigilant sur la tenue des abords des extérieurs de la ferme et des silos, souligne-t-il. Mieux vaut éviter au maximum de rentrer de la terre et de la boue à l'intérieur des bâtiments.»

 

 

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